MARC NA
Il y a eu samedi, 29 octobre / HENRY DE LA MADELÈNE
Editions Luis Casinada, Montpellier, 2013
C'EST UN SCANDALE !!!
MARC NA avait si gentiment accepté d'illustrer un de nos livres.
Normalement, le titre de ce post aurait dû être :
Marc NA illustre la soirée du 29 octobre 1864 au Conservatoire des Arts et Métiers pour les Editions Luis Casinada
Eh bien, il faut changer ce titre !
C'était un honneur pour nous, ce Marc NA ! Ce professeur certifié d'art plastique qui a abandonné l'enseignement pour agiter ensemble les arts plastiques, le théâtre, la littérature, la musique
nous avait préparé 5 dessins.
On se souvenait de ses expositions personnelles. Il y avait chaque fois les deux faces de Janus. D'un côté, des oeuvres qui tannaient la peau de la consommation (des emballages de produits divers
traités comme des touches picturales), de l'autre des corps (humains, très humains) en gros et en détail (parfois des pieds, des cervelles...) que leur clacissisme rendait très instables. C'est
une performance.
Le tout ensemble, un, distinct et indivisible.
Et il gribouillait encore les pistes par ses collaborations incessantes.
L'âne LOUIS-LOUIS (avec Isabelle Marsala, Jean-François Raynal et Guy Walter) avait donné une autre perspective au Peyrou de Montpellier.
Ses icônes de la Sainte Conso, encore avec Isabelle Marsala sont à voir sur le site de celle-ci.
Ses interventions dans les grandes représentations de La Friche à Mimi, à Montpellier sont inoubliables. (Et pour ne pas les oublier, on va sur : http://paisdeorishas.blogspot.fr/ qui en
présente quelques traces).
Et qui n'a pas vu/entendu Gil NON chanter des textes de Marc NA n'a rien vu.
Bref, ce petit homme est une grande pointure.
Il vient renforcer les troupes de l'ART CONCEPTUEL dans les Éditions Luis Casinada .
Eh bien voilà! Tout est gribouillé...
Nous avions repéré un texte paru dans LA REVUE DE PARIS du 13 novembre 1864 rendant compte d'une "fort belle soirée scientifique au Conservatoire des Arts et Métiers" .
Le texte, non signé, semble pouvoir être attribué à HENRY DE LA MADELÈNE. Ce publiciste, dont le frère Jules est aussi un écrivain méritoire est né par accident à Toulouse en 1825. Son frère
Jules est aussi un écrivain méritoire. Son père est créé baron par Charles X en 1825. Ce brevet n'est que la confirmation de la noblesse de cette famille du Comtat Venaissin. Il sera maire de
Carpentras sous la Monarchie de Juillet, de 1842 à 1848. Il semble que la famille se rallie sans difficulté à l'Empire en 1852. Et c'est bien l'esprit de ce 3e Empire que reflète le comte rendu
de la Revue de Paris : confiance absolue au progrès scientifique et industriel, et, dans le même mouvement, éclatement des codes esthétiques. On est fou comme Offenbach, sérieux comme Monet,
entreprenant comme de Lesseps.
Il ne me reste plus qu'à vous montrer l'étendue des dégats.
Comme Cy Twombly, comme Marcel Duchamp, Marc NA a été victime d'un gribouilleur. Est-ce un enfant ? Est-ce un génie? Ce sont des feutres et des couleurs qui modifient chaque exemplaire de nos
livres.
A vous de voir.
Voici les dessins et même les pages de texte avant et après...
Et suivant le fil du texte :
Ensuite on pouvait contempler un atelier d'une quinzaine d'assez jolies couturières enfermées jusqu'au menton dans des fourreaux verts et faisant tictaquer des machines à coudre.
Un monsieur chauve, mais bâti en Hercule et ressemblant à M. Sauvestre, racontait avec extase à qui voulait l'entendre, combien il les avait moralisées, et combien les fourreaux verts et la
pédale de la machine à coudre étaient nécessaires au bonheur des jolies filles.
Plus loin on allait causer avec un autre monsieur qui montrait au public l'art de fabriquer des chapeaux pointus! Puis l'on suivait une file de machines fort barbares destinées à faire peu de besogne, et on se trouvait libre d'entrer dans la grande nef transformée en mare à canards où quelques vieilles dames savantes en toilette ébouriffante venaient tremper, en compagnie de petits jeunes gens à l'âme sérieuse, leurs ailes de cygne.
Cet endroit était en effet plus sérieux que les autres; on y était aspergé assez raisonnablement, et ce qu'il y avait de moins compréhensible, c'était la présence de nombreux pompiers dans une
salle remplie d'eau !
Un membre de l'Institut, marin évidemment, perché au haut d'une échelle longue de quarante pieds, exécutait toutes sortes de tours de force pour rapprocher les charbons des appareils électriques
qui éclairaient un public mélancolique.
Diverses luttes entre les démonstrateurs, qui ont fini par détraquer leurs appareils, ont surpris les assistants. La conquête d'une lanterne magique, telle a paru être la donnée de la pièce, avec illuminations phosphoriques. Ce qui a parachevé la consternation de l'assemblée a été le tableau de l'aurore boréale. On s'attendait à un décor de Philastre avec un bel effet de lueurs d'Opéra ou des Funambules, et le décor s'est borné à une sorte de petite allumette chimique violette qu'on faisait tourner dans un bocal.
On a montré aussi une série de traits calligraphiques lumineux représentant l'accord ou le désaccord des diapasons en vibration, mais en réalité dans la pantomime c'était le ballet, car sur un
tableau noir dansaient une foule de huit entortillés. Quelques personnes ont bien compris du reste cette pièce, quoique le traître eût oublié presque tout son rôle, et derrière nous une des
vieilles dames savantes venues là avec des jeunes gens, pour s'élever l'âme à l'aide de machines hydrauliques, a murmuré tendrement à la vue des huit lumineux qui dansaient sur le tableau noir: «
Oh! comme cela explique bien les sympathies! »
Au fond, dans une nef en ruines s'élançait un petit jet d'eau sur lequel un invalide somnolent braquait une lumière électrique, grâce à quoi l'on voyait un petit arc-en-ciel dans le jet d'eau. Ce résultat n'exige guère qu'un espace de cinquante mètres carrés! Le petit arc-en-ciel soumis à la volonté d'un invalide a excité un désappointement universel.
On circulait dans un grand nombre de couloirs, d'escaliers et de salles où reposaient d'anciennes machines à coudre, qu'aucune couturière en fourreau vert moralisateur ne faisait marcher; aussi
peu de gens s'égaraient dans ces cimetières.
Gageons qu'il y aura encore des fous pour vouloir un de ces livres !
En fait, il n'y en a que 20, et seulement 10 qui seront vendus !
C'est un moindre mal !!
VIVE LES CAMERAS DE SURVEILLANCE !!
GRACE A ELLES, LE FEROCE BARBOUILLEUR A PU ÊTRE IDENTIFIÉ :
DISPONIBILITE :
En stock (2 exemplaires)
PRIX :
100€