Pascal COMELADE
Pisser dans un violon
Editions Luis Casinada, Montpellier, 2014
Pascal Comelade écrit, met en page et en images
Pisser dans un violon où il affirme bien des questions à propos de l'art brut, en musique...
... et Luis Casinada lui crée un étui qui n'est pas la Fontaine de Marcel Duchamp.
Etui-coffret en alu, avec le titre sérigraphié, c'est la nouvelle collection de Luis Casinada : Gagné sur l'écume. Et bien sûr son fameux papier Awagami Osho.
Le tirage est toujours de 20 exemplaires (9 seulement mis dans le commerce) : autant dire : "mitico subito!". Compte tenu de la population mondiale, vous n'avez qu'une chance sur un milliard d'en posséder un exemplaire. Alors, profitez bien des infos qu'on vous donne.
L'éditeur a, misérable et heureux copiste, reproduit la mise en page de l'auteur. Dire qu'il en est content serait une litote : il espère par là gagner sa dignité d'éditeur, qui est bien
transparente, allez !
Le livre s"ouvre sur un collage-clin d'oeil. Il fut un temps où l'éditeur, qui s'appelait alors Monsieur Vinyl Records, a édité un disque de Pascal Comelade portant ce titre :
Après le frontispice vient le texte, une acerbe méditation sur ce que sont (et donc, en creux, ce que paraissent être), les musiques qu'on dit différentes. Pascal Comelade leur donne 13 noms :
comme Dieu, la musique outrepasse les limites de la nomination.
Je ne vais pas vous dire tous les musiciens qui sont convoqués à la barre. Mais dans la foule, on reconnait Eric Satie, Captain Beefheart, Karel Appel, Alphonse Allais, Pierre Bastien ou Franck Zappa, et même dans un coin Pujol le pétomane.
Tous disent comment déconstruire est indispensable à leur production. Tous, sauf, bien sûr ceux qui ne se sont pas, d'abord, encombrés à construire. Ce sont d'ailleurs ceux-là que Pascal Comelade
honore le plus dans la maison de l'Art brut. Mais Pascal Comelade doute, doute que la nature ait pu, chez certains, ne pas arborer les formes et les sensations de la culture infiltrée. Personne
ne naitra plus jamais avant le pêché originel.
"On peut toujours rêver d'un rappeur bègue".
Ou écouter Moondog "un ancien musicien de rue, aveugle, habillé en viking, auteurs de pièces symphoniques sans précédent, qui ne ressemblent à rien de connu..."
Ou "le groupe féminin The Shaggs, 3 soeurs américaines musicalement incapables mais contraintes par leur père à monter un répertoire exécrable et à se donner en spectacle, certainement le
pire groupe de l'histoire de la musique populaire..."
Pour donner du sang à son propos, Pascal Comelade a utilisé un graphisme et une mise en page bougonne.
Et des images où le bord du temps s'enroule sur lui-même :
Damned, disons-nous ? C'est un livre ?
Oui, c'est un livre, et numéroté, et signé,
Jacques Thollot a dit :
Quand le son devient aigu,
jeter la girafe à la mer.
Qu'on le croie ou non n'a aucune importance : le son reste parfois aigu.
DISPONIBILITE :
En stock (6 exemplaires)
PRIX :
100€