MENTEUR !
3 textes de Joël JACOBI
4 linogravures réhaussées de gouache et signées au crayon rouge de HERVE DI ROSA
Editions Luis Casinada
Montpellier, 1995
Un coffret en plexiglas cristal réunit les trois fascicules. Le frontispice forme le premier plat coulissant en couvercle de ce coffret.
Format : 15,5 x 15,5 cm
Le papier est du Dosabiki Masashi aux bords frangés.
92 pages non chiffrées, soit 23 folios doubles en feuilles.
Le tirage est de 25 exemplaires, chaque fascicule signé par l'auteur, chaque illustration signée au crayon rouge par l'artiste.
Joël JACOBI, connu aussi pour ses chroniques taurines sur FR3, a écrit 3 textes, et Hervé DI ROSA a gravé une linogravure pour chacun.
Plus le TITRE et le FRONTISPICE en deux couleurs
J'ai connu Hervé Di Rosa vers 1978 ou 79. Nous ne nous sommes jamais perdus. L'homme est un seigneur, sa gentillesse, sa confiance envers les gens, son énorme érudition, sa clarté conceptuelle
forcent le respect et l'amitié. Le peintre, le sculpteur a une force de création qui prend tous les risques.
Il se trouve, je ne sais plus trop comment, que Hervé Di Rosa et Joël Jacobi cousinaient quelque part.
Cette parenté a été un des alibis de leur collaboration.
Immédiatement, Hervé proposa la technique de la linogravure, sur laquelle la gouache rouge apporterait son éclat chromatique. La signature et la date étaient d'emblée conçues comme un lettrage intégré à la création.
Pour le frontispice, les premiers essais ont été tentés, comme pour les illustrations intérieures, à l'encre noire. Mais un essai à l'acrylique rouge pour l'immense bouche du menteur a convaincu
tout le monde, d'autant que ce frontispice ne serait pas signé. Le titre restait, lui, en noir.
J'étais, et je reste, terriblement ignorant et malhabile pour le tirage des linogravures. Hervé avait dessiné et gravé le plaques de linoléum. Mon rôle consistait à les tirer. En fait,
d'organiser des réunions de tirages de gravures. Nous nous retrouvions, une petite équipe, Jacobi, Iacoponelli, Barral confondus...
Tous ignorants, nous nous lancions dans des expérimentations bizarres et saugrenues. Fallait-il humidifier le papier ? L'expérience nous disait oui. Le linge humide fut vite dépassé par le
brumisateur d'eau minérale, mais le final fut une apothéose. Au centre de la table en noyer, un réchaud à gaz supportait une cocote minute crachant sa vapeur comme une locomotive : ce livre a été
fait dans une atmosphère tropicale humide, très humide... On s'est bien amusés.
Le livre est répertorié dans le catalogue des "multiples" d'Hervé Di Rosa publié en 1996 par l'Artothèque du Limousin sous le titre : "Hervé Di Rosa, livres, estampes et voyages. Editions
1981-1996".